Les œuvres de Marika m’évoquent un sentiment d’inquiétude. Ses personnages m’intriguent, m’attirent, mais je ne saurais expliquer clairement pourquoi. Ils semblent empreints de magie, sortis de rêves étranges, évoquant à la fois douceur et tristesse.

Certains ont des yeux sans pupille, ils semblent vidés intérieurement, un peu perdus. On distingue beaucoup de personnages féminins, et des enfants difficiles à repérer. Les personnages féminins ont un côté protecteur, mais paraissent parfois tristes. Souvent, deux personnages semblent en grande proximité – la mère et la fille, ou bien deux sœurs. Cela me touche particulièrement, c’est comme une fusion, un amour inconditionnel.

J’aime beaucoup une des peintures où la mère pose une main sur la tête d’une petite fille, cette dernière semble apaisée.
Sur le grand format, à gauche et en haut, un ange noir semble vouloir retenir une femme endormie, qui elle, porte une robe blanche. Une fillette tombe, la tête la première.

Tout en haut, une petite tête qui ressemble à un lutin. A droite, deux fillettes avec des ailes d’anges, et sur leurs têtes, comme des cornes qui poussent, de couleur orange. Elles flottent dans l’espace, heureuses d’être ensemble. Rien, autour d’elles, ne peut rompre leur union.
Des visages surgissent, nous fixant, comme pour parler, affirmer leurs présences. Ils sont noirs de peau, les yeux parfois blancs, un peu comme des fantômes.
Une femme englobe dans sa robe noire, une autre femme avec une longue chevelure blanche, comme si cette dernière séjournait à l’intérieur du corps de l’autre
. A gauche de l’oeuvre, une grande femme noire est protégée par un voile blanc. Elle semble une magicienne avec son grand chapeau noir légèrement pointu. Peut-être s’agit-il d’un haut chignon ? Elle observe cette femme qui ferme les yeux, au centre de la peinture. Cette dernière semble centrée sur elle-même. Elle paraît sereine, contrairement aux autres personnages. Ses mains sont posées sur ses cuisses, comme pour se protéger. Ses cheveux sont gris. A sa droite, une femme semble désorientée, salie, la paume de la main tournée vers le haut. Elle paraît jeune et vieille à la fois, comme si son corps était resté dans l’enfance, quand son esprit avait déjà vécu tant de choses.

Dans ce tableau, comme souvent dans cette série exposée, les cheveux des femmes remontent vers le haut. Les créatures blondes semblent légères, elles volent. L’une d’elles a des ailes, on dirait un ange. Une autre m’intrigue : elle a un œil au niveau du cou. Ses cheveux s’élèvent vers une autre femme, qui a l’air plus jeune. Elle paraît heureuse. Toutes sont gracieuses, féminines. Leurs cheveux sont comme des liens, ondulant les uns vers les autres. Les femmes qui ferment les yeux semblent réconciliées avec elles-mêmes, avec autrui ?Quand d’autres paraissent déconnectées, cherchant encore …
Est-ce moi qui invente des histoires ? Peut-être.

Sur un carton vertical, une femme-animal semble revenir de loin, avec une petite sur le dos. Elles nous regardent, disant « Hey ! Nous revoilà ! », comme après un long voyage… La mère a comme deux antennes sur la tête à la place des cheveux.
Ici, les personnages à gauche me font penser à une tribu. Ils sont proches, collés les uns aux autres. Ils ont l’air soudés, et ce sont plutôt des personnages masculins.

Je distingue un androgyne. Il a un regard dur, et je n’arrive pas vraiment à distinguer s’il a des cheveux longs ou courts. A sa droite, un autre personnage, large d’épaules. A gauche, des personnages plus maigres. Une petite fille ange porte un soleil sur son pied droit, je trouve cela très poétique. C’est un peu comme si elle diffusait de la lumière vers les autres, comme une lueur d’espoir.
Tous ces personnages, ne font-ils pas partie d’une même famille ? Ou bien de plusieurs familles ? Une ou des familles à reconstituer, à rassembler ? Je réinvente ma propre histoire à travers eux.
Une chose est certaine, ils ne laissent pas indifférents. Ils nous invitent à plonger dans notre intériorité, notre intimité, laissent parler notre imaginaire et notre inconscient.
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